QU’EST CE QUE L’APNÉE DU SOMMEIL ?
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire qui se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration pendant le sommeil. Les apnées peuvent durer de quelques secondes à plus d’une minute et se produisent plusieurs fois par heure. Les hypopnées sont des événements respiratoires moins graves que les apnées, mais qui peuvent également perturber le sommeil. Les symptômes de l’apnée du sommeil comprennent la somnolence diurne, les maux de tête, la fatigue, les problèmes de concentration, les ronflements, les sueurs nocturnes et les insomnies. Les facteurs de risque incluent l’obésité, l’âge, le sexe masculin, la rétrognathie et la prise d’alcool. Le traitement du syndrome d’apnée du sommeil dépend de sa sévérité et peut inclure des mesures conservatrices telles que la perte de poids, l’abstinence d’alcool ou de somnifères, ainsi que des prothèses d’avancement mandibulaire.
Quels sont les mécanismes ?
1. Pauses respiratoires : Ces pauses, appelées apnées (interruptions) ou hypopnées (réductions), durent de 10 à 30 secondes, voire plus, et peuvent se produire au moins 5 fois par heure de sommeil.
2. Obstruction des voies respiratoires : Les apnées sont généralement dues à des obstructions répétées complètes ou partielles des conduits respiratoires de l’arrière-gorge (voies aériennes supérieures) survenant au cours
du sommeil.
3. Micro-réveils : La réduction ou l’interruption de la ventilation pendant le sommeil provoque un manque en oxygène. Le cerveau réagit et la personne se réveille pour reprendre sa respiration. Ces éveils sont de courte
durée et la personne n’en a généralement pas conscience.
4. Symptômes associés : L’apnée du sommeil est souvent associée à un ronflement nocturne et à une somnolence diurne, conséquence d’un sommeil très perturbé, saccadé et de mauvaise qualité.
5. Facteurs de risque : L’âge, le sexe masculin, le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque majeurs de l’apnée du sommeil.
6. Syndrome d’apnées centrales du sommeil : Une forme beaucoup plus rare d’apnée du sommeil survient lorsque la commande par le cerveau de la ventilation est perturbée alors qu’il n’y a pas d’obstruction des voies respiratoires
supérieures.
7. Gravité : L’importance du syndrome d’apnées du sommeil se mesure au nombre d’apnées/hypopnées par heure de sommeil (IAH ou indice d’apnées/hypopnées). Si l’IAH est entre 5 et 15, l’apnée du sommeil est légère ; entre
16 et 30, elle est modérée ; si l’IAH est supérieur à 30, l’apnée du sommeil est sévère.
Quels sont les symptomes ?
Symptômes nocturnes (de nuit) :
1. Ronflement sonore : Un ronflement sévère, souvent permanent, est constaté dans 95% des cas. Il est intense et présent chaque nuit, depuis longtemps.
2. Sommeil agité : La personne a un sommeil agité, entrecoupé de micro-éveils à répétition.
3. Pauses respiratoires : Des pauses silencieuses dans la respiration suivies de manque de souffle ou d’étouffement.
4. Sueurs nocturnes : Des sueurs nocturnes peuvent être présentes.
5. Somnambulisme : Des épisodes de somnambulisme peuvent survenir dans environ 10% des cas.
Symptômes diurnes (de jour) :
1.Fatigue au réveil : Une fatigue anormale au réveil après une nuit de sommeil et des maux de tête au lever.
2. Somnolence diurne : Une somnolence anormale et fréquente au cours de la journée, après les repas, devant la télévision, au cinéma, en lisant, en réunion voire même au volant.
3. Troubles du comportement : Irritabilité, difficultés à se concentrer, pertes de mémoire, manque d’énergie et dépression.
4. Baisse du désir et dysfonction érectile : Une baisse du désir et des dysfonctions érectiles peuvent être observées.
Quels sont les facteurs aGgravants ?
1.Obésité : L’excès de poids, en particulier l’excès de graisse au cou, peut rétrécir les voies respiratoires et augmenter le risque d’apnée du sommeil.
2. Âge : Le risque d’apnée du sommeil double ou triple après l’âge de 65 ans.
3. Sexe : Les hommes sont 2 à 3 fois plus susceptibles de souffrir d’apnée du sommeil que les femmes.
4. Consommation d’alcool et de somnifères : Ces substances peuvent entraîner un relâchement des muscles de la gorge, augmentant ainsi la fréquence et la durée des apnées du sommeil.
5. Tabagisme : Le tabagisme peut entraîner une inflammation des voies respiratoires, augmentant ainsi le risque d’apnée du sommeil.
6. Maladies respiratoires : Les maladies respiratoires, comme l’asthme, peuvent augmenter le risque d’apnée du sommeil.
7. Anomalies anatomiques : Certaines caractéristiques anatomiques, comme des mâchoires trop étroites, un palais trop creux ou trop plat, des fosses nasales trop petites, un menton placé trop en arrière, etc., peuvent favoriser
l’apnée du sommeil.
8. Diabète de type 2 : Le diabète de type 2 est associé à un risque élevé d’apnées du sommeil, souvent en lien avec l’obésité.
QUI EST TOUCHÉ PAR L’APNÉE DU SOMMEIL ?
– En France, environ 5% de la population souffre du syndrome d’apnées du sommeil.
– Le syndrome touche environ 1,5 million de Français.
– Les hommes sont 2 à 4 fois plus touchés que les femmes avant 60 ans.
– Au-delà de 60 ans, les femmes sont autant concernées que les hommes.
– L’incidence du syndrome d’apnées du sommeil augmente de façon quasiment linéaire en fonction de l’âge chez les adultes : 7,9% des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7% des 45–64 ans et 30,5% des personnes de plus de 65 ans sont concernées.
Il est important de noter que ces chiffres peuvent varier en fonction de la définition précise du syndrome d’apnées du sommeil utilisée dans les études statistiques. De plus, beaucoup de personnes atteintes de cette condition ne sont pas encore diagnostiquées.
Comment dépister l’apnée du sommeil ?
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Evaluer la probabilité de faire de l’apnée du sommeil
Si vous avez du mal à dormir, si vous ronflez ou si vous pensez que vous souffrez d’apnées du sommeil, il est recommandé de parler d’abord à votre médecin de vos préoccupations concernant vos troubles du sommeil. Il est possible de réaliser plusieurs questionnaire dont l’échelle STOP-BANG pour évaluer la probabilité de faire de l’apnée et l’échelle d’EPWORTH pour évaluer la somnolence.
La Polygraphie ventilatoire
C’est un enregistrement de la respiration pendant la nuit, réalisé à domicile (ou dans un laboratoire du sommeil). C’est l’examen le plus courant et le plus simple pour diagnostiquer le syndrome d’apnées du sommeil. On place des capteurs sur votre corps qui enregistrent les paramètres de votre respiration pendant la nuit. Ces capteurs sont une sonde de pression qui se trouve généralement sur votre nez et/ou la gorge, une sangle thoracique et abdominale ainsi qu’un capteur de pulsation et d’oxygénation au doigt.
La Polysomnographie (PSG)
Elle enregistre plusieurs signaux pour quantifier les stades du sommeil et d’autres signaux complémentaires en fonction de la pathologie connue ou suspectée. Elle possède, en plus des capteurs de la polygraphie, d’autres capteurs :
1. Électroencéphalogramme (EEG) : Il mesure l’activité neurologique. Les électrodes sont placées sur le cuir chevelu du patient.
2. Électro-oculogramme (EOG) : Il mesure l’activité oculaire. Deux électrodes sont placées près des yeux.
3. Électrocardiogramme (ECG) : Il mesure l’activité cardiaque.
4. Électromyogramme (EMG) : Il mesure l’activité musculaire. Deux électrodes sont placées au niveau de la mandibule et des jambes.
Quelles sont les complications de l’apnée du sommeil ?
Si elle n’est pas traitée, elle peut contribuer à l’apparition de diverses complications :
– Système respiratoire : L’apnée du sommeil peut aggraver les symptômes de l’asthme et de la bronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO).
– Système endocrinien : Les personnes souffrant d’apnée du sommeil sont plus susceptibles de développer une résistance à l’insuline, ce qui peut conduire au diabète de type 2. L’apnée du sommeil a également été associée au syndrome
métabolique.
– Système digestif : L’apnée du sommeil peut aggraver les brûlures d’estomac et les autres symptômes du reflux gastro-œsophagien (RGO).
– Système reproducteur : L’apnée du sommeil peut réduire le désir sexuel, contribuer à un dysfonctionnement érectile et affecter la capacité à avoir des enfants.
– Fatigue diurne : Les réveils répétés associés à l’apnée du sommeil rendent impossible un sommeil normal et réparateur, ce qui peut entraîner une somnolence, une fatigue et une irritabilité diurne grave.
– Complications cardiovasculaires : L’apnée du sommeil constitue un facteur de risque d’hypertension, d’AVC (thrombose cérébrale) et de trouble cardiaque (crise cardiaque, arythmie, etc.).
Comment traiter l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire sérieux qui nécessite une attention médicale toute particulière. Voici une brève description des différents traitements disponibles qui feront l’objet d’un échange primordial avec le patient !
Ventilation en pression positive continue (PPC)
Ce traitement est recommandé si l’indice d’apnées-hypopnées (IAH) est supérieur ou égal à 30, ou si l’IAH est compris entre 15 et 30 avec somnolence sévère dans la journée, ou en présence d’une maladie cardiovasculaire grave associée. La PPC est remboursable au même titre qu’un médicament par l’Assurance Maladie.
Orthèse d’avancée mandibulaire (OAM)
Ces appareils poussent la mâchoire inférieure en avant et empêchent la langue de se replier et de bloquer la voie aérienne. Ils conviennent surtout pour les apnées du sommeil de moyenne gravité avec peu de symptômes ou pour les patients ne pouvant absolument pas tolérer la PPC. Elle est également prise en charge par l’Assurance Maladie.
Mesures hygiéno-diététiques
Ces mesures sont absolument indispensables et peuvent suffire dans les formes légères d’apnée du sommeil. Elles consistent à perdre du poids si besoin, adopter une activité physique régulière, arrêter la consommation de tabac, réduire la consommation d’alcool surtout le soir, et adopter des horaires réguliers de sommeil. L’intervention d’une diététicienne est très recommandée.
La chirurgie
Dans certains cas, la chirurgie peut être envisagée, notamment en cas de malformations ORL. Une nouvelle technique la stimulation du nerf hypoglosse XII commence à être déployée en France, elle concerne un faible nombre de cas et peut
être indiquée en cas d’échec du traitement par PPC ou OAM.
Pour les patients ayant une obésité morbide avec une apnée du sommeil sévère, la chirurgie bariatrique (estomac) doit être discutée.